Meurtres aseptiques by Carter Brown

Meurtres aseptiques by Carter Brown

Auteur:Carter Brown [Brown, Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Humour, Policier, Littérature australienne
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1972-12-01T23:00:00+00:00


CHAPITRE 7

Vaile m’attend, planté sur le trottoir à côté de ma voiture, en s’efforçant de prendre la mine du gars qui attend un vieux copain.

— Lieutenant ! (Je reste un instant aveuglé par l’éclat de ses dents super blanches.) J’espère que vous ne m’en voudrez pas de vous avoir attendu. Ce vanne que vous m’avez lancé en montant dans l’ascenseur m’a un peu déconcerté. On pourrait peut-être boire un verre ensemble ? Il y a un bar juste à côté.

— Pourquoi pas ?

Le bar est à l’unisson du quartier ; plutôt déjeté, mais faisant semblant de ne pas s’en apercevoir. Nous trouvons un box vide et nous y installons l’un en face de l’autre, à une petite table. Vaile allume une cigarette, puis il commande pour moi un Scotch on the rocks, avec un peu d’eau de Seltz, et pour lui-même un daiquiri.

— Comme je vous le disais, lieutenant, (J’ai droit une fois de plus à ce sourire éblouissant.), vous m’avez vraiment eu par surprise avec votre histoire de petite séance au milieu de la journée ! Ça m’a même suffisamment turlupiné pour que je décide de vous attendre. Pendant un moment fort désagréable, je me suis dit que vous parliez peut-être sérieusement.

— C’était le cas, en effet.

Sa cravate en soie est une véritable splendeur. Je le regarde lever une main pour la caresser avec soin.

— Il n’y a rien entre Judy Trent et moi, réplique-t-il vivement. Nous sommes des copains de bureau, du fait qu’elle est ma secrétaire, mais ça n’est jamais allé plus loin.

— Très bien ! Alors qu’est-ce que ça peut vous fiche, ce que je pense ?

Il attend que le garçon nous ait apporté nos consommations et soit reparti d’un pas traînant.

— Ça me préoccupe parce que vous êtes le lieutenant de police chargé d’enquêter sur un double meurtre qui intéresse tout le monde à la CalCon. Je ne veux pas que vous vous fassiez des idées fausses sur moi. Ou sur Judy, ajoute-t-il après coup.

— Eh bien maintenant, me voilà prévenu et je ne me fais plus d’idées fausses sur vous ou sur Judy.

— J’en suis ravi, lieutenant.

Son ton est tout ce qu’il y a de sincère, mais son regard n’est pas plus heureux pour autant.

Je bois une gorgée de whisky, tout en le fixant de mon regard glacé de flic-qui-connaît-son-boulot. Ledit regard produit un effet des plus rapide et il commence à remuer les pieds sous la table.

— J’ai examiné la feuille de contrôle comme vous me l’aviez suggéré, je déclare enfin. La personne que vous avez entendue marcher dans le labo d’Everard n’était pas Everard. Il a quitté le bâtiment à 8 h 57 ce soir-là.

— C’est vrai ?

— Il ne restait donc dans l’immeuble, quand vous êtes arrivé, que Demarest et Ellen Speck.

— Vous voulez dire que c’est forcément un des deux que j’ai entendu ?

— Pas forcément. (Je prends le temps de boire encore une gorgée.) Peut-être avez-vous inventé toute cette histoire comme préalibi en quelque sorte.

— Préalibi ? (Il fronce les sourcils.



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